Once upon a time (part 5)

Bâtir un nouveau monde pour oublier l’ancien,
Effacer les ombres pour que renaisse le matin…

Je me pose trop de questions là où d’autres se font une raison et passent sans s’arrêter. Perdu dans un monde à la dérive, je ne trouve pas vraiment ma place. Mais j’essaie. De toutes mes forces. En vain. Comme si j’étais d’un autre temps, d’un autre monde, incompatible avec l’injustice, la cruauté et l’indifférence qui règnent ici-bas. Alors je tente de m’évader de ma prison en écrivant, en rêvant, en étant ce que je ne suis pas, revêtant casaque et chapeau, la rapière au côté et l’aventure dans le cœur, chevauchant vers un nouvel horizon que je m’invente et peins aux couleurs de la réalité à force de volonté. Et je voyage. Loin. Très loin. Je finirai par la trouver, ma Cité d’Emeraude, un jour… ou l’autre. Après tout, je ne suis plus à un siècle près.

Je crée toutes sortes de choses, insignifiantes peut-être mais vitales pour moi. Des musiques, des chansons, des nouvelles, des scenarii pour le cinéma et les jeux de rôle, par centaines, des blogs, des forums, des revues… Je marche sur une route que je trace, chaque jour, peu à peu. Tout semble possible, tout l’est peut-être. Suffit-il d’y croire pour y parvenir ? Qui sait ? Foncer vers mes objectifs est ma seule réponse et tant pis si je ne les atteins pas, j’ai au moins l’impression de vivre ainsi. Les remords, les regrets ne servent pas à grand-chose, il faut avancer coûte que coûte, la vie est trop courte, ne gâchons pas une seconde, pourquoi rester ici quand on peut s’envoler ailleurs ?

Le désir de se faire un nom en avançant déguisé, de se faire un monde pour fuir le sien est assez drôle, non ? Ou triste, cela dépend. Vouloir être quelqu’un d’autre, Zorro, Robin des Bois ou Aramis, souhaiter rendre sa vie plus trépidante, ne pas être inutile, laisser une trace de son passage, ne plus être personne mais reconnu malgré le masque… Mon cas intéresserait les psys, je pense ^^.

Bref, tout ceci pour dire que j’ai mille noms et autant de vies, je suis multiple pour exister. Je passe, invisible, parmi vous sous le chapiteau de la “vraie vie”, tel un fantôme, et vis, souris, parle avec vous chaque jour dans ce monde virtuel qu’est Internet. Je suis une chimère, une légende échappée d’un rêve, je suis Peter Pan et je recherche mon ombre, le sortilège qui rendra possible mon retour en réalité, les bras chargés des joyaux découverts lors de mes périples dans cet autre monde. Et, lorsque par miracle j’aurai déniché l’introuvable, je reviendrai vers vous, réel et fier d’être enfin devenu moi.

— RIVESINTHE, Moi

Auteur / Compositeur : RIVESINTHE
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Cover artwork : Shankti